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  • Histoire d'une croisière en voilier de Tanger à Afua (Brésil), passant par Madère, Dakhla (Maroc), Dakar, Le Cap Vert, Salvador de Bahia, l'Amazone Belem, Manaus jusqu'à Afua. Retour par les Antilles, les Açores et Gibraltar jusqu'à Sète.
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7 novembre 2010

Dakhla - Dakar

Lundi  1er novembre

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la presqu'île de Dakhla. Le mouillage est dans l'arc du grand cercle.

En fin de matinée Patrick, le patron du RIDS fait la tournée des bateaux en annexe et rapporte les balises de localisation en maintenance, et les passeports. Vent fort 25 nœuds au mouillage avec des vagues importantes dans cette langue de mer supposée être protégée. En fait ce n’était pas un mouillage. Nous attendions le départ de Dakhla avec impatience, comme beaucoup d’autres, 3 jours de moins ici et par contre 3 jours aux Canaries, en passant, aurait été une bonne solution de l’avis de beaucoup.

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13h 30 départ des bateaux. On part sous génois seul au portant pour sortir du chenal puis cap au 230 (sud-ouest).

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Dans la soirée le vent se renforce toujours de nord-est . A la nuit on réduit le génois. En début de nuit 35 nœuds de vent établi et de la houle forte. On marche vite à 7 nœuds. On fait route vers un chalutier à mobilité réduite, en pêche, traînant un long chalut marqué par une bouée. Manœuvre difficile dans ce temps. Au moment d’enrouler le génois pour le réduire, l’enrouleur se bloque : impossible de le réduire comme on le voudrait. Je vais à l’avant éclairé par une lampe frontale pour inspecter, bien secoué, sans trouver la cause. Le vent forcit, le pilote automatique ne tient pas, Philippe et moi se partageons le temps à la barre. Le bateau reste trop «  toilé ». Claude propose de mettre à la cape (bateau presque à l’arrêt en inversant le génois et le gouvernail). Tout de suite le bateau se calme et on dérive vers le sud à une vitesse de 4 nœuds quand même (#9 km/h). Dans cette situation non manoeuvrante, en pleine nuit on fait route vers un cargo. Claude lui fait des signaux lumineux puis l’appelle à la VHF pour lui expliquer notre impossibilité de manœuvrer et le cargo répond qu’il va modifier sa route.

Vers 7 heures le jour se lève, je dors de 6 à 8 heures, au réveil le vent a un peu faibli : 25 à 30 nœuds.

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JP va inspecter et constate que la drisse de spinnaker fixée tout en avant s’est enroulée dans le haut, dans le génois, l’empêchant de s’enrouler. Problème résolu. D’autres bateaux signalent à la VHF quelques ennuis également.

Le vent va progressivement diminuer et dans l’après-midi à 15 h 20 nœuds  de vent et une mer plus calme. Le ciel couvert se dégage totalement ensoleillé vers 13 heures.

Le mardi 2 novembre à 15h 40 la position du bateau : 22 07 22 nord – 17 35 37 ouest on marche à 5 nœuds sous génois seul cap au 190°, presque au sud. On est à 40 milles de la côte (# 70 km) Baia de Santa Anna au sud du cap Barba

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La Baia de Santa Anna est au niveau de la flèche

17h40 un banc d’une taille impressionnante de dauphins nous dépassent, frôlant le bateau, pendant environ 20 mn, sortant de l’eau, on voit leurs yeux et leurs museaux, il y a des petits, quelques uns effectuent de bonds impressionnants hors de l’eau, que j’ai pu capter en vidéo.

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3 novembre, on prend les quarts. Nous avons froid, aussi bien dehors au poste de quart, que dedans sur les couchettes. On est étonné car nous sommes au sud du tropique du cancer depuis Dakhla. Nuit calme, en éveil car des chalutiers à éviter.

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Vers 17 heures à nouveau des dauphins en très grand nombre qui s’agitent par moment avec bouillonnement d’écume, et des oiseaux en grand nombre aussi qui s’agitent au dessus : il doit y avoir un banc de poisson, festin des dauphins et des oiseaux en piquée. Des gros chalutiers partout, des cargos.

Nuit du 3 au 4 calme plus de vent, au moteur. Vers 8 heures le vent revient, permet l’arrêt du moteur (ça fait du bien) 15 nœuds et un peu de houle.

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Nos pêcheurs prennent coup sur coup vers 11 heures 2 dorades coryphènes qui font immédiatement le repas de midi. Le ciel est grisâtre, voilé, la mer grise. Houle de 1.5 à 2 mètres. La température s’est franchement radoucie, on est en tee-shirt, et la nuit sans couverture.

Dans la nuit du 4 au 5, vers une heure le vent se renforce et la houle empêche le pilote (qu’il faudra régler) de tenir. Je vais prendre un ris et on maintient le cap au sud en direction de Dakar. Et tout à tour on se retrouve tous dans le cockpit sans sommeil. Au matin du 5 novembre la canne à pêche a attrapé un des oiseaux qui volent autour de nous, un puffin, aussitôt relâché, (voir photo sur le blog de Claude: oldgaffer) il repart un peu groggy et chancelant, avec sûrement des douleurs de bec pour quelques jours. Bon petit vent de 15 nœuds. Il fait carrément chaud, on est torse nu : ça y est les tropiques sont là. Pour la 3ème fois un ban de dauphin aussi important et impressionnant, est-ce le même qui repasse ?

Le pain arabe  en galettes (très bon) acheté à Dakhla est moisi (tout est un peu humide et poisseux dans le bateau), on est obligé de le jeter. Avec JP nous faisons chacun notre pain (avec la levure Alsacienne que j’ai amené de France).

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C’est la 1ère fois que je me lance, je ne savais pas qu’il fallait verser l’eau progressivement et pétrir au fur et à mesure. J’ai tout versé d’un coup. Normalement au bout de 6 minutes je devais obtenir une boule de pâte compacte, non collante, bien homogène.

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30 minutes après je me battais toujours avec  une mélasse dont je n’arrivais pas à décoller les doigts, tel le capitaine Haddock avec son sparadrap. J’ai réussi à m’en dépêtrer pour mettre la pâte dans un récipient et surtout ne plus y mettre les doigts !  ½ heure plus tard la pâte avait bien monté.

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Mise au four 3 /4 d’heures et en est sorti, à ma grande surprise, un superbe et délicieux pain qui nous a tous régalé.

Dakar approche. Nous prenons les derniers quarts : JP et moi de 20 à 24 heures, Claude, qui veut être dehors pour l’approche, et Philippe de minuit à l’arrivée.

Le quart de nuit peut-être un moment fantastique :  je sors mon bouquin sur les étoiles et repère ce que j’ai  au-dessus de moi. Orion dont le baudrier se continue au sud vers Sirius, au zénith vers Aldébaran de la constellation du Taureau et plus loin les Pleïades. Vers l’est bien brillante Capella dans la constellation du cocher et entre Capella et les Pleïades la constellation allongée de Persée. La nuit c’est aussi le plancton phosphorescent comme des dizaines de vers luisants dans l’écume blanche que l’on voit dans la nuit à l’étrave ou dans le sillage, et lorsqu’on est au moteur ce sont des véritables plaques phosphorescentes dans le sillage. Ce sont les lumières faibles à l’horizon des chalutiers que l’on suit se rapprochant, parfois à éviter, qui parfois font demi-tour traînant leurs chaluts ; feux rouge si nous voyons le bateau sur son côté babord, vert pour tribord. C’est parfois la nuit noir, comme ces jours-ci, parfois la pleine lune qui éclaire comme en plein jour et les jeux de reflets dans la houle. C’est aussi le plaisir de barrer, de sentir le bateau, d’anticiper ses mouvements et ses réactions aux vagues, à la houle. La sensation du bateau qui se calme quand on vient de prendre un ris.

A 6 heures, (samedi 6 novembre) je sors dans le cockpit pour l’arrivée, c’est encore la nuit.

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La pointe des Almadies, la pointe du Cap-vert, et l'anse Bernard, lieu du mouillage

On passe le phare des Almadies, pointe que l’on doit contourner pour aller vers le mouillage. Les lumières de la ville et de la Grande Corniche, les lumières de l’aéroport,

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la masse du promontoire du Cap-Vert. Philippe qui a fait son Service militaire à Dakar qu’il connaît bien me décrit et commente tout cela. Les odeurs de la ville arrivent jusqu’à nous, Philippe me dit : Dakar c’est une ville d’odeurs. Des chalutiers, des paquebots, des barques plates de pêcheurs non ou très peu éclairées par le lamparo de pêche : la vigilance est de rigueur. Temps doux, pas de vent, nous sommes au moteur depuis hier soir.

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A 7 heures nous arrivons au mouillage,

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la plupart des bateaux sont là,

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face au Palais présidentiel tout blanc et à l’hôtel Terranga dont dépend l’embarcadère. Nicolas du RIDS nous a vu arriver et de suite nous joint à la VHF. Mouillage 40 mètres de chaine pour 7 mètres de fond.

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Lever du soleil sur l’Île de Goré.

Pour les passages à terre une « navette », barque identique à celle de Dakhla, un peu plus basse donc acrobatique avec un forfait de 7 € par bateau et par jour à volonté.

Le CO du RIDS est basé à l'hôtel Taranga, c'est notre point de ralliement, l'arrivée de la navette, à notre disposition, la piscine et les douches, à midi tous les équipages prennent un buffet au bord de la piscine.

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L’escale de Dakar commence.

 

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Commentaires
R
et quelle poésie !<br /> Bravo à l'équipage.
P
C'est un super complement aux commentaires de Claude ou plutôt l'inverse. Un vrai régal. La position dolink a mal fonctionne et est reste bloque au 4 nov. Elanaveva paraissait en reelle difficulte. Bises a Claude et a tout l'equipage
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