São Vicente
24 novembre
Au bateau. Manœuvre de changement de génois, la voile actuelle est hors d’usage, usée, des ébauches de déchirures, elle n’a plus de tenue et bat dans le vent. On l’a utilisée au maximum avec un risque de déchirure en navigation dans des conditions difficiles.
D’ailleurs en voulant la descendre, l’affaler : blocage total, impossible de l’enrouler ou la dérouler. JP monte en tête de mat : la drisse était usée, à 2 doigts de la rupture. Le tout est réparé et le génois de remplacement est grée.
On découvre l’Alliance Française de Mindelo,
située à 2 pas du port.
Endroit convivial où passe tout ce qui parle français ici, autour du bar et d’un café ; Français ou Cap-Verdiens parlant français, francophones de passage. Il y a un point wifi très rassembleur,
une belle bibliothèque, endroit sympa, rendez-vous en plein air.
C’est là qu’on rencontre souvent James, restaurateur de « La Cantine » et …Consul de France à Mindelo. Grande expérience de la vie d’ici, raconteur infatigable et truculent des aspects de la vie, de la société, des mœurs.
Le 26 au soir, concert de musique locale dans la petite cour de l’AF,
très chaleureuse ambiance dans la douceur du soir. Il y a durant l’année tout un programme de concert. Il y a des cours de français organisés.On sent à quel point une Alliance Française peut avoir un fort rayonnement.
Mindelo est le port le plus à l’ouest de l’Afrique. 50 000 habitants, tournée sur la passe entre São Vicente et Santo Antão. L’île de São Vicente est assez pauvre, aride en bas, plus verdoyante en montant, en particulier sur les pentes du Monte Verde à 750 m. Peu de ressources en eau, Mindelo est alimentée par une usine de désalinisation. Ici l’eau est chère et précieuse, à la marina on dispose d’une carte payante qui donne un crédit d’eau, pour la douche ou pour remplir les réservoirs, au ponton. 2 € pour 100 litres.
La population est pauvre ; salaire moyen entre 50 et 120 – 150 €/mois.
Des bâtiments principaux très colorés,
belles harmonies à côté de petites rues misérables.
Le matin des femmes vendent des fruits et des légumes sur le trottoir, des petites pâtisseries de leur fabrication pour quelques escudos (1 € = 110 escudos).
Les gens sont calmes, serviables, vraiment gentils. Des pic-pockets sévissent : plusieurs d’entre nous se sont fait prendre, argent ou papiers.
Dans la rue, des jeunes proposent des racines, qui ressemblent un peu à des cacahuètes ;
mais à l’intérieur une boule noire un peu pâteuse, vague odeur de réglisse. On conseille de mettre 20 mn dans de l’eau et de boire un peu sucré. Très méfiant j’ai quand même goûté : c’est très bon avec un petit goût acidulé, bien frais. Il paraît que c’est « bon pour le ventre ». Le tamarin.
Des poissons aussi, écaillés sur le trottoir dans des bassines d’eau.
Le Marché au poisson haut en couleur…et en odeurs tous les matins, à quelques mètres de l’arrivage.
Ce matin nous avons acheté des « pousse-pied », sorte de mollusque indéfinissable et inconnu de moi, cuit dans l’eau bouillante et dégusté avec une sauce vinaigrette à la coriandre, préparation de Philippe. Très bon, goût iodé. Des garoupa, gros mérou, délicieux grillé. L’inévitable thon, etc.
La vie de l’escadre s’organise sur les pontons où tous les bateaux sont rassemblés, on passe facilement de « chez l’un à chez l’autre », parfois apéro dans le cockpit d’un catamaran. On discute, on se donne des « tuyaux » pour les visites, les courses, etc. Les enfants sont ensembles et on voit des jeunes se débrouiller en anglais avec les jeunes de « Miss Châtelaine ».
Des pêcheurs passent vendre leurs langoustes ou leurs cigales de mer.
Le 26 Milly, la « patronne » du bar de l’AF, La Pergola, qui connait tout et tout le monde ici nous indique un chauffeur de taxi pour visiter l’île dans la journée. C’est vite fait : 25/17 km.
Nous avons la chance d’un temps clair sans nuage sur le Monte Verde, sommet de l’île à 750 mètres, et d’une vue circulaire exceptionnelle.
La montée se fait par une route en pavés de lave. Des couleurs au soleil du matin, toute une gamme de verts. La vue sur tout Mindelo, sur l’île de Santo Antão.
Au nord le village de Salamansa, des plages désertes .
Une route toute neuve qui se déroule vers Baia das Gatas,
un petit port de pêche.
Halte dans un café
servis par un jeune couple très sympa à qui j’ai promis d’envoyer leur photo.
Notre guide propose une halte déjeuner
dans le petit village de Calhau, au pied d’un ancien volcan, noir.
C’est là que je goûte pour la première fois un mérou grillé délicieux arrivé de la dernière pêche.
Retour par la route de Madeiral dans une vallée de torrent à sec, des palmiers et des verts étranges sur les pentes, ça me rappelle la descente sur Ouarzazate.
Notre guide estime que l’île d’en-face, Santo-Antão est beaucoup plus belle encore. Ce sera lundi 29 et mardi 30.
Le départ pour le Brésil est prévu en plusieurs vagues, fonction de la taille des bateaux, nous partons en premier vendredi. On espère bien les Alizés, qui tardent à s’installer : aujourd’hui pas un souffle de vent. La nuit dernière on y a cru, ça a bien soufflé toute la nuit. Sont arrivés au port cet après-midi tous les bateaux de l'ARC, qui partent aux Antilles et qui ont du faire cette escale imprévue ici, faute de vent. Cet après-midi, plein de gas-oil par jerricans de 20 et 30 litres : 70 l. pour compléter le réservoir plein.